Un frisson d'hiver
Un frisson d’hiver
Une aiguille de cristal descend de la gouttière
Elle ourle la suspension, elle aussi pétrifiée.
L’hiver a fait son œuvre, verni les feuilles de lierre
Et blanchi les bruyères qu’il a bien festonnées.
Miroir bien cruel : la terrasse est étincelante
Au lever du soleil, lustrée, elle rougeoie.
Les mésanges, affamées, ne sont plus sémillantes
De leur vieille mangeoire elles bleuissent le toit.
Le cerisier nous salue de ses longs manchons.
Ses effiloches de nacre sont ciselées par la bise.
Il rompt un grand silence, ses craquements donne le ton.
La froidure est intense mais la vue est exquise.
Plus inquiétant alors : le chat de la voisine
Tapi sous le jasmin, il guette nos passereaux
Et, trop fier d’honorer son ascendance féline
Il se pourrait hélas qu’il noircisse le tableau.
Janvier 2017
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