Le petit chemin
Le petit chemin,
Le petit chemin de mon enfance
Partait,
Je croyais,
Pour un long, long tour de France ;
Et donc, il fallait, à mes yeux
Des bottes de sept lieues,
Pour avoir une chance
De le connaître au mieux.
Il quittait la maison , le jardin
Tout de bon,
Vers le vallon,
Pour m’emmener jusqu’au petit moulin
Qu’amoureusement, avec mon grand-père,
J’avais placé sur la rivière.
Souvent, tout à côté, je restais assis
Prenais son pouls en comptant ses cliquetis.
Mais alors, au-delà, après le passage du gué,
C’était l’aventure,
En pleine nature !
Le petit chemin s’enfonçait dans la forêt
Couvert de grands arbres où chouettes et hiboux
Frissonnaient aux hurlements du loup ;
Mais prévenaient l’ogre au passage des enfants
Ou dirigeaient une Belle vers son Prince Charmant.
Plus tard, mon père me proposa d’aller plus loin.
Peur bleue !
J’allais croiser Barbe Bleue ?
Non ! c’est sans même débusquer un lapin
Que, très vite, nous atteignîmes un hameau voisin.
La forêt de mes rêves n’était qu’un petit bois !
Qui perdit ses mystères, sa magie à la fois.
Ce sentier, désuet, me volait mon petit chemin.
Le souffle coupé, mon imaginaire trompé… !
Ce site ne pouvait abriter mes contes d’enfant,
Pas même l’histoire du Petit Poucet
Ou celle de la Belle au Bois Dormant…
Grande déception dans ma petite enfance,
J’aurais tant voulu rester dans l’ignorance.
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