Orange amère
Orange amère . . .
Hélas ! ma muse a jeté sa lyre
Elle est muette, plus rien ne l’inspire .
Outrée, elle a fermé boutique
Devenue sourde à toute supplique .
Ma muse, hélas ! craint de se salir
Le monde qui l’entoure la ferait vomir .
La nature, elle même, n’est plus aussi belle
Parfois devenue glauque et même poubelle .
La Terre n’est plus « bleue comme une orange «
Au soleil elle renvoie des reflets étranges .
L’homme, lui, n’a plus les pieds sur terre. Foutoir !
La Terre est bleue comme une pauvre poire .
Chauve bientôt, cette Beauté court à sa perte
Parée de puants colliers d’algues vertes .
Cigale mais aussi cynique et insane
Elle est bleue comme une peau de banane .
Ici et là, montent des clameurs .
Le peuple chasse ses tyrans, crie son bonheur .
Liberté, la rue « écrit ton nom « il appâte .
La terre est bleue comme un régime de dattes .
Ma muse refuse, récuse, accuse, elle souffre .
De poésie elle ne sent plus aucun souffle .
La Terre camoufle de sanglantes embuscades .
La Terre est bleue comme une grenade .
Février 11
Merci à Paul Eluard
Commentaires (1)