Ma mère
Ma mère
Elle n’avait pas vingt ans quand je l’ai découverte
Bien plus belle encore, que je ne l’imaginais.
Depuis de longs mois pourtant, je la connaissais
Et, déjà amoureux, voulais faire sa conquête.
Telle une princesse nordique, elle était grande et fière.
D’emblée j’ai aimé son visage aux yeux clairs,
Son sourire avenant, sa voix douce et enjouée
Et ses longues mains qui tendrement m’ont aimé.
Ma raison de vivre, très vite, elle est devenue.
Mon cœur se fermait quand je ne la voyais plus :
Un bonheur de femme… ! Bref, un bel amour de mère !
Une sage maman, un être exemplaire !
Jour après jour, j’ai vu que ce beau papillon
Se muait en abeille, vaillante, dure à la tâche
Qui choyait ses enfants, tenait bien sa maison,
Sans négliger la ferme, au travail sans relâche.
Congés, loisirs, détente…elle ne connaissait,
Elle en était consciente, jamais ne s’en plaignait.
Cette abnégation, pour moi si remarquable
M’incitait à l’aider quand j’en étais capable.
. . . Un jour de printemps, elle est partie, par surprise,
Sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger.
Elle a soudain déplié ses ailes dans la brise
Et….doucement s’en est allée.
Vers l’éternité.
Mais chaque soir, elle interrompt son vol,
Passe me voir en catimini,
Me susurre quelques bonnes paroles
En bordant tendrement mon lit…
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Comme au tout premier jour de ma vie.
G Levardon
Août 04
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