Mascaret
Mascaret
Au vent de noroît qui la rend moins docile,
La Sienne fait le gros dos devant Régnéville.
La marée d’équinoxe, dans une belle furie,
A consigné les moutons à la bergerie.
Entre le phare d’Agon et le vieux donjon,
Des bateaux ivres gouaillent à chaque rebond ;
Pourtant malmenés jusqu’au pont de la Roque,
Par la vague montante, luisante vague de choc.
Le facétieux clair de lune, dès qu’il quitte les rives,
Sur les barques voisines choisit les couleurs vives.
La crête des vagues, sans cesse il enneige
Sous l’égide du vent, au rythme de ses arpèges…
Le pêcheur à pied, très tôt le lendemain,
Avide de marées basses, de leur précieux butin,
Suit le havre qui se vide, un râteau à la main…
Du site, il oublie ce spectacle irréel.
Pour lui, c’est la palourde, le vrai don du ciel.
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