Terre de glace, ïle de feu. . .et de rêve

 

                Terre de glace, île de feu….et de rêve

 

 

           Les eaux tiédies du Blue Lagoon m’ont transcendé,

        Sous les vapeurs opales, une bulle a éclaté

        Projetant, sur l’écran blanc de ma mémoire,

        Cent paysages de rêve, comme sur un miroir.

 

        Telle une fusée, décollant de la capitale,

        Se détache la haute flèche de la cathédrale,

        Saluée par Eric Le Rouge qui, de Reykjavik

        Fut bel et bien, le découvreur de l’Amérique.

 

        Fous et eiders survolent les toits multicolores

        Pour, le soir venu, regagner le lac voisin,

        Tellement plus reposant que les bassins du port

        Où, en plein été, on confond soir et matin.

 

        Toutes les rues s’animent, au soleil exposées.

        La belle saison est courte, il faut en profiter.

        Les parcs ont reverdi et se font plus bruyants

        Sans troubler les adeptes des échiquiers géants.

 

        Les longs fjords, sous le ciel laiteux du grand nord,

        Les fils tendus de morues au vent de chaque port,

        Attisent ma mémoire, me remettent à l’esprit

        Les récits fantastiques du vaillant Pierre Loti.

 

        Les pentes du Kverfjall livrent l’invraissemblable ;

                Un horizon à couper le souffle !

                Un paysage qui sent le soufre !

        La perspective du Namafjall semble impalpable.

 

 

 

 

 

        Son versant panaché, d’ocre jaune, d’ocre rouge

        Magnifie les fumerolles et tout ce qui bouge.

        La terre est effervescente, elle fleurit de partout.

        Ses effluves opalisent un ciel devenu fou.

 

        Contraste saisissant ; face à cette merveille,

        Se torsadent des laves noires, à peine en sommeil.

        Plus loin, transparaît, un infime lagon bleu ;

        Panorama aussi grandiose que vaporeux.

 

        Verdies de mousses, d’autres laves, entre les cratères

        Dessinent, ici et là, des êtres imaginaires

        Qui, avec les elfes, dansent des ballets inédits

        Quand décline lentement le soleil de minuit.

 

        Une coulée de soufre éclaire l’autre versant,

        Tout s’estompe : fondu enchaîné sur solfatares.

        Les bulles des marmites répondent en explosant

        Aux lèvres pulpeuses de fiers geysers épars.

 

        Sur l’étrange Mivatn : des nymphes, le grand domaine,

        Emergent de grands lotus de cratères noircis :

        Des îlots qui donnent au lac une beauté sereine.

        La blanche Ophélie y eut recouvré l’esprit.

 

        La faille s’étire, se perd au beau milieu de l’île ;

        Soupape de sécurité du centre de la terre

        Dont les vapeurs brumisent des fleurs sans hiver,

        Tout au bord de l’abîme, en spots indélébiles.

 

        Le soleil rasant, le soir, prolonge le reg.

        L’ombre des pierrailles masque de profonds thalwegs.

        L’infinie perspective est devenue lunaire ;

        Atmosphère étonnante ! Mon cœur soudain se serre.

 

       

 

        Les premiers gués effraient sur la Sprangisandur

        Qui longe des glaciers, éclatant au soleil

        Non loin, à fleur de terre, du magma en éveil,

        Jusqu’aux cascades géantes qui font vibrer l’air pur.

 

        Dans leurs embruns : arcs-en-ciel aux teintes vives,

        Naissent, s’affirment, les couleurs de ce pays

        Celles des mousses fluo, du soleil de minuit,

        Du Landmanalaugar, des macareux au nid

        Et celles que, pendant l’hiver, les sagas ravivent.

 

        …..Et tant d’autres sites, surprenants, émouvants

        Sans oublier, bien sûr, les êtres qui les animent

        Qui font que l’Islande, ce pays fascinant,

        Enflamme, entre les glaciers, nos cœurs unanimes.

 

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