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                            Tempête

La mer, dans la nuit, a dévoré la dune

Et, Blainville, ce matin, étonne à la une ,

Défigurée qu’elle est par les coups de boutoir

De la grande marée : véritable assommoir.

Les rochers, au large, ont bien pâle figure

De la proue du site, ils n’ont sauvé la voilure.

Coupables de ne briser les plus grosses lames

Ils craignent la rancune, la renommée d’infâmes.

Docile, la marée basse, offre aux hordes d’amateurs

La richesse de l’estran, des pêches de vrai bonheur.

Mais, si le vent s’invite lorsque revient la mer

Se lève une mégère : suppôt de lucifer.

Les hommes de mer, au bas de l’eau, et sans répit

Déjà rassemblent, réparent ; relevant le défi.

Ils savent que la mer, leur compagne bienfaitrice

De temps à autre, usera de son caprice .

                                                                                         Mars 08